
La Révolution Copernicienne
Introduction à l'astronomie
La Mésopotamie est une région du Moyen-Orient située dans le "Croissant fertile" entre les deux fleuves du Tibre et de l'Euphrate, comme le suggère son nom grec, Mésopotamios : "Entre les deux fleuves".
C'est au 3ème millénaire av JC, de par l’observation du ciel et des mouvements du Soleil par les savants Sumériens (de Sumer, région d'actuelle Irak) qu'une nouvelle science fut créée : l’astronomie.
Sumer, à l'origine des mathématiques
La civilisation sumérienne se distingue par un développement très poussé des mathématiques, aussi bien en arithmétique qu’en algèbre et en géométrie. Les mathématiciens sumériens créent par exemple des tables de multiplication, de division, de racines carrées et cubiques et commencent à résoudre des équations algébriques.
On notera en particulier que Sumer développe un système sexagésimal, basé sur le nombre 60, plutôt que notre système décimal fondé sur le nombre 10. C’est à cette civilisation que nous devons la division du cercle et du ciel en 360 degrés et la division des heures en 60 minutes puis en 60 secondes.
Nous ne saurons probablement jamais pourquoi les sumériens ont choisi le nombre 60 comme base. Un avantage possible de ce système est que le nombre 60 est divisible par beaucoup de facteurs, en particulier 2, 3, 4, 5, 6 et 10. C’est en fait le plus petit nombre divisible par tous les entiers de 1 à 6. Ce système permet d’exprimer de grands nombres en utilisant peu de symboles, ce qui aura facilité le développement des mesures et calculs.
Tablette de vente de propriétés retrouvée à Shuruppak, xxvie siècle av. J.-C., Musée du Louvre
Naissance de l'Astronomie
Les savants du peuple mésopotamien s'interrogaient sur ce qu'ils voyaient chaque matin : à l'Est, un grand disque lumineux apparaissait dans le ciel. Ce dernier décrivait un demi-cercle au dessus de leur tête avant de disparaître à l'Ouest.
Où donc se cachait le Soleil pendant la nuit ? La solution la plus naturelle était d'imaginer que ce disque circulait sous la Terre, que l'on croyait plate, pour réapparaître à l'est le matin.
Cette science pratiquée par ces peuples était basée sur les observations faites par les savants, qui étaient interprétées par des présences divines. De nuit, ils regardaient des points lumineux se déplacer. Ils remarquèrent une grande nappe bleue en fond. Selon eux, cette nappe portait les lumières, les faisant donc se déplacer avec elle. Cette interprétation a donné naissance à l'astronomie chaldéenne, qui inspira l'astronomie antique.
A Sumer, les astronomes veulent se repérer plus facilement dans le ciel. Pour ce faire, ils associent certaines étoiles qui apparaissent proches dans le ciel en groupes plus faciles à reconnaître. Ils inventent ainsi les constellations les plus anciennes comme le lion, le taureau, le scorpion et le capricorne.
Les premiers textes astrologiques encore en existence datent de l’ère paléo-babylonienne. Les prédictions sont alors basées sur la position de la Lune dans le ciel, en particulier sur sa position lors de l’apparition du premier croissant au début de chaque mois. Les prédictions de cette époque ne s’appliquent pas aux individus, mais plus généralement au futur du pays, à ses récoltes, à ses guerres ou ses épidémies.
Une fameuse série de tablettes de l’ère cassite (-1600; -1150), Enuma Anu Enlil, montre une évolution vers des prédictions basées sur la position apparente des planètes dans le ciel, en particulier Vénus et Mars. Vénus est alors associée à Ishtar, la déesse de l’amour, et ses pérégrinations sont supposées permettre des prédictions sur l’amour et la fertilité. Par contre, la planète Mars est associée à Nergal, le dieu de la guerre et des enfers, et les prédictions se rapportent à des futurs conflits et guerres.
Tablette cunéiforme contenant d’anciennes observations de la planète Vénus
Une approche plus systématique de l’observation du ciel est décrite dans un ensemble de tablettes qui datent de l’époque assyrienne, vers l’an -1000, et ont survécu jusqu’à nos jours : les tablettes Mul Apin. Celles-ci classent les étoiles et constellations en trois groupes bien délimités et associés à trois dieux. Au Nord Enlil, le dieu du vent, le long de l’équateur céleste Anu, dieu du ciel, et au Sud Ea, dieu des eaux douces. La grande majorité des constellations dans ces tablettes correspondent à celles du monde grec et sont donc à l’origine de l’organisation du ciel que nous utilisons aujourd’hui.
Fragment d'une tablette composant le Mul Apin découvert dans la librairie du Roi Ashurbanipal datant du 687 Av J-C conservé au British Museum
L’aménagement du ciel sera complété un plus tard sous l’empire néo-babylonien qui divise le zodiaque en 12 signes de 30 degrés, nommés d’après leur constellation principale. Tous les éléments de l’astrologie sont alors en place -nous notons cela pour des raisons historiques, l’astrologie n’a évidemment aucune crédibilité dans la science moderne.
Stèle Sumerienne et les signes du Zodiaques Mésopotamiens
Aujourd'hui, l'astronomie est définie comme l’étude des positions relatives, des mouvements, de la structure et de l'évolution des astres. L'astronomie moderne est l'aboutissement des conceptions et changements de modèles à travers les âges. Nous allons ainsi étudier l'évolution chronologique de l'Astronomie, celle la conception du monde antique à nos jours.
De par l'étude de trois périodes clés de l'histoire de cette science, nous verrons comment les conceptions scientifiques de l'Univers ont elles révolutionnné les sociétés antiques et modernes. Dans une première partie nous analyserons la théorie géocentriste, sa logique et son impact sur les moeurs des civilisations antiques. Puis nous observerons l'ascension du modèle héliocentriste copernicien, père d'une révolution culturelle et scientifique majeure en opposition avec le modèle géocentriste. Enfin, nous verrons les conséquences de cette confrontation sur les avancées scientifiques et technologiques des ères modernes, ainsi que sur la conception moderne de l'Univers.
Un premier modèle :
le Géocentrisme...




